Quelques messages du forum Fréville (mai-juin 2001)
Message de : Operation Postes - Mél : postes@emath.fr Date d'envoi : 21 Mai 2001 14:36:11
Sujet : L'operation Postes, en Mathematiques et Mathematiques appliquees
Monsieur le senateur,
Depuis 4 ans, une initiative de jeunes maitres de conference en mathematiques (sections CNU 25 et 26) tente d'ameliorer les conditions de recrutement des enseignants chercheurs. Cette initiative (appelee operation postes) est realise sous l'egide des societes savantes mathematiques (SMAI et SMF) et de la Guilde des Doctorants (GDD). Elle consiste a informer les candidats des resultats des commissions de specialistes (liste des candidats retenus pour audition et des classements) en temps reel sur internet. En effet, le calendrier de cette procedure necessite une information tres rapide (puisque certains candidats sont appeles a faire une quinzaine d'auditions dans toute la France en 2 semaines, une telle campagne, nationale, necessite, vous en conviendrez, un minimum d'organisation).
Pour vous rendre compte, le plus simple est d'aller visiter le site :
http://postes.smai.emath.fr
Les tres nombreuses connexions sur le site pendant cette courte periode et les messages d'encouragement et de remerciements que nous recevons nous confortent dans cette idee.
Nous avons essaye a de nombreuses reprises d'essayer de generaliser ce service vers les autres disciplines mais cela n'a pas ete entendu. Nous le regrettons pour les candidats des autres disciplines qui sont donc mal ou pas informes.....
En particulier, nous avions fait un commuique de presse en juillet 2000
http://postes.smai.emath.fr/communique.html
(envoye a une centaine de journaliste et responsables scientifiques mais sans effet...)
Si l'information des candidats et la transparence dans les procedures de recrutement sont des objectifs de vos propositions, nous vous invitons a considerer cette initiative et, si vous souhaitez plus d'information, a nous contacter.
Bien cordialement,
l'operation postes
NB : nous incitons les utilisateurs de l'operation postes a repondre a ce
message et a donner leur avis sur les avantages (et les inconvenients) de
cette initiative.
Message de : Sylvie Benzoni - Mél : benzoni@umpa.ens-lyon.fr Date d'envoi : 22 Mai 2001 09:58:50
Sujet : Re:L'operation Postes, en Mathematiques et Mathematiques appliquees
L'operation est remarquable d'efficacite!
Les candidats comme les universites y trouvent leur compte.
Je ne comprends pas que les autres disciplines n'en fassent pas autant.
Un bemol pour les postes de Professeur: il est dommage que certaines universites ne jouent pas le jeu de la transparence...
Sujet : Re:L'operation Postes, en Mathematiques et Mathematiques appliquees
Bonjour,
L'operation postes n'a a mon avis que des avantages...
En particulier pour moi elle en a eu un enorme : etant actuellement en post-doc a l'etranger (en Autriche), il m'a ete impossible de recevoir du courrier dans la periode des auditions... C'est-a-dire qu'il m'a ete impossible de recevoir les convocations a ces auditions ! Comme certaines universites ne previennent pas les candidats auditionnes par message electronique, c'est l'operation poste seule qui m'a permis de repondre a des convocations.
Donc merci beaucoup a la famille > !
Sujet : Re:L'operation Postes, en Mathematiques et Mathematiques appliquees
je trouve cette opération tout à fait satisfaisante et regrette qu'elle ne soit pas étendue (au moins) aux postes d'autres sections du CNU qui peuvent intéresser des candidats en 26 (la 27 ou la 60, ce qui est mon cas)
Message de : Annalisa Ambroso - Mél : ambroso@cims.nyu.edu Date d'envoi : 23 Mai 2001 17:45:21
Sujet : Re:L'operation Postes, en Mathematiques et Mathematiques appliquees
Il me semble incroyable que une telle initiative soit liee a la bonne volonte des benevoles et qu'elle soit limitee aux sections 25 et 26.
Les concours se deroulent tres rapidement, et il est essentiel que les candidats recoivent les informations concernant les dates des commissions specialistes, des auditions et la liste des auditionnes les plus tot possible.
Je suis post-doc aux USA et, sur la base de mon experience personnelle, je fais une remarque tres simple : pour etre present a une audition, il faut pouvoir voyager et il est plus facile de trouver un billet d'avion si l'on peut l'acheter avec un peu d'avance (il parait aussi que c'est moins cher).
L'initiative 'operation postes', m'a permis d'organiser mon deplacement en France et d'etre presente pour etre auditionnee.
Malheureusement il y a des universites qui ne jouent pas le jeu de la transparence.
Message de : Christophe Boisseau Date d'envoi : 30 Mai 2001 12:07:19
Sujet : Re:Recrutement MCF
Quoi ? Des propositions simples, faciles a mettre en oeuvre, qui ne coutent rien et qui sont efficaces ? Tu es folle ! :-)))
La centralisation des profils de postes est experimentee depuis plusieurs annees par la guilde des doctorants, cela fonctionne tres bien, mais cela serait encore plus efficace si cela etait fait directement par le ministere ou par section comme tu le suggeres dans ton intervention pleine de bon sens.
Sur le principe d'un message diffuse plus bas ( Les choses simples du 16 mai. Voici le lien : http://www.senat.fr/Vforum/cgi-bin/Vforum-1.6.cgi?action=lire&id=416&page=1&forum_num=13 ) on pourait y ajouter quelques autres choses : - une pre-selection plus poussee des candidats sur dossier pour determiner ceux que l'on souhaite reellement voir a l'audition.
- pour chaque candidat, la com spe discute de ses points forts et de ses points faible et surtout de ce sur quoi elle veut des eclaircissements.
- le jour de l'audition (qui devient un veritable entretien d'embauche) on dit clairement au candidat quels sont les points dont la commission veut discuter/eclaircir avec lui. Une discussion s'en suit. Ca dure donc un peu plus que 10 min.
- la com spe classe les candidats a l'issus de tous les entretiens ...
Une autre chose que tu ne signale pas et qui devrait aussi etre obligatoire :
- la publication officielle des resultats et des classements (ca aussi c'est experimente benevolement par une section CNU, en math si je me souvient bien d'un des messages precedents dans ce forum).
- eventuellement l'envois aux candidats des rapports de leurs rapporteurs. (il est important de savoir pourquoi un dossier n'a pas ete retenu, un de mes rapporteurs cette annee m'a reproche de ne pas avoir fait d'enseignement : j'ai plus de 300h a mon compteur - j'ai de plus ete 1/2 ATER - ca montre avec quel serieux certains effectuent cette tache ...)
Qu'attendent les decideurs pour mettre en place des trucs qui marchent et qui ne coutent rien ? C'est a se tapper la tete contre les murs ...
Sujet : Le bon sens...
Bonjour,
je prends la parole apres avoir lu de nombreux temoignages sur ce forum, et certains m'ont revolte (mais je ne chercherai pas a leur repondre, plutot a avancer des idees)
* Recrutement: beaucoup parlent du manque de transparence, du copinage et du localisme.
- Une initiative partant du bas: l'operation Postes
(http://postes.smai.emath.fr/), a laquelle je participe, issue de
volontaires EC en maths et maths appliquees, dont le but, depuis 4 ans, est d'informer les candidats aux postes MCF-PR tout au long de la procedure (contacts dans les universites, profils, auditions, classements, choix). Cette operation est un premier pas, qui meriterait d'etre suivi dans les autres sections (nos differents appels vers les physiciens, par exemple, n'ont pas encore ete entendus). Nous cherchons aussi a analyser les resultats des recrutements MCF-PR, en particulier le recrutement local. Par exemple, cet effet serait moindre en maths (entre 30 et 40%, d'apres nos donnees) qu'ailleurs (j'ai lu ici des chiffres proches de 80%!). Nous avancons aussi certaines propositions (regroupement des lieux d'audition, remboursement des frais de deplacement pour les candidats, etablissement d'un descriptif sur internet commun a tous les candidats, afin que les recruteurs aient des informations "normalisees", recul des dates limites de soutenance pour la qualification...)
- Le decret recent donnant au CNU un droit de regard final sur les classements me semble une bonne mesure, quoique les modalites de ce controle reste un peu floues. Eviter le copinage, ce serait peut-etre donner un pouvoir plus grand a un CNU elargi (avec plus de membres independants, venus d'autres sections?), qui serait vigilant sur les recrutements locaux. Le CNU pourrait alors donner des regles de conduite (notamment sur la finesse du profil demande, parfois exorbitante - pourquoi ne pas donner des listes de profils connues tot dans la these - ou sur les criteres geographiques - a priori, un favoritisme local est aussi peu legal qu'une discrimination envers les locaux...). Un tel controle de "bonne citoyennete" permettrait d'etablir dans cette instance, et en accord avec les etablissements (contrats quadriennaux), une POLITIQUE de recherche harmonieuse, regionalement equilibree.
-Peu de gens ont souleve le probleme de la future crise des recrutements. Face a une relative stabilite du public etudiant, on assistera a un depart en retraite massif des enseignants, conjugue a une forte diminution du nombre de docteurs (cf les effectifs de DEA). Je ne vois pas beaucoup d'autre solution que rendre le doctorat financierement attractif et generaliser le monitorat (qui ne coute guere plus que des vacataires).
-un concours pour enseigner dans le superieur? D'apres mon experience, l'agregation (meme un bon classement a celle-ci) n'est pas le viatique pour enseigner correctement. J'ai rencontre autant de tres mauvais agreges que de tres bons non-agreges dans mon cursus. Une bonne connaissance disciplinaire est certes necessaire, mais c'est loin de suffire (tout le monde connait des PR chercheurs excellents qui donnent des cours deplorables). Le monitorat serait le lieu pour apprendre a enseigner, et contrairement a d'autres, je pense que la pedagogie a tout a fait sa place a l'universite, en cours et pour les enseignants... Un vrai suivi des jeunes (avec une espece d'inspection reguliere) parait souhaitable.
* Gestion:
- la charge actuelle d'enseignement ne permet pas la repartition harmonieuse de nos missions. Tout le monde le dit. Reconnaitre la valeur d'un investissement administratif et pedagogique est necessaire. Comme, pour les MCF, l'avancement est devenu automatique, la seule carotte devient l'HDR, but lointain pour un jeune recrute. Les primes diverses sont detournees de leur objectif. Pourquoi ne pas les fondre et les rendre reellement incitatives? Pourquoi ne pas les remplacer par une decharge (1/3?) legere d'enseignement quand c'est possible? J'approuve la recente decision de decharger les responsables de d'UFR, si elle n'est pas l'occasion de charger les chercheurs "normaux", mais plutot une chance pour les jeunes doctorants...
- la disparition des promotions au niveau MCF est dommageable pour la motivation. Les promotions locales sont souvent le theatre de luttes de couloir, mais elles sont le seul moyen de reconnaitre un investissement administratif ou pedagogique. Alors, pourquoi ne pas laisser aux etablissement des promotions locales pour ce qui concerne l'enseignement et l'organisation, et permettre au CNU (elargi!) de decider un avancement national (ou des decharges d'enseignement, ou des primes...) fonde sur la recherche?
Merci d'avoir lu jusqu'ici.
Message de : Letué Frédérique - Mél : letue@cmi.univ-mrs.fr Date d'envoi : 11 Jui 2001 16:00:14
Sujet : Re:L'operation Postes, en Mathematiques et Mathematiques appliquees
Bonjour !
Venant postuler sur les postes MdC en section 26, je voudrais témoigner de l'aide qui m'a été apportée par les sites de la Guilde des Doctorants et par l'"Opération-Postes" sur le site de la SMAI. Ce système est très utile dès la constitution des dossiers, pour choisir les postes où l'on candidate grâce aux "profils" qui y sont diffusés, et encore plus pendant la période des auditions où des listes de personnes auditionnées sont diffusées.
Je remercie d'ailleurs au passage les bénévoles de la Guilde et de l'Opération-postes pour leur travail, et aussi les membres des commissions de spécialistes qui ont bien voulu jouer le jeu en fournissant ces informations.
Je pense que cette initiative devrait être généralisée et rendue obligatoire : chaque commission de spécialistes devrait être obligée d'annoncer publiquement la liste des personnes auditionnées (qui correspond à la listes des admissibles dans d'autres concours) et de la diffuser largement, sur un site Internet ou Minitel du Ministère (genre Edutelplus). Ceci permettrait aux personnes auditionnées d'être rapidement au courant des dates d'auditions et de s'organiser pour ce marathon des auditions, et aux personnes non auditionnées de le savoir qu'elles ne le sont pas. Actuellement, les personnes auditionnées sont prévenues soit par email, soit par courrier (mais comment relever son courrier quand on est déjà en audition à l'autre bout de la France ?) et les personnes non retenues ne sont pas prévenues du tout (sauf quand la liste est publiée).
Une autre solution consisterait à mieux partager le temps : les commissions de spécialistes aurait jusqu'à une certaine date pour annoncer les résultats de la sélection des candidats auditionnés, et les auditions elles-même auraient lieu après cette date. Ainsi, les candidats auraient toutes les informations nécessaires pour organiser leur Tour de France.
Bien cordialement,
Frédérique Letué.
Sujet : Reponse d'un reveur
Je me permets de repondre a ce message, parce qu'il contient des denonciations auxquelles je souscris, et arrive a des conclusions opposees. Malentendu?
* le localisme: tout a fait d'accord, un candidat local n'est a
priori ni plus mauvais, ni meilleur qu'un autre, et ce serait anormal de
le penaliser ou de le favoriser (je suis d'ailleurs autant oppose que
vous a une interdiction de recrutement local, que je considere comme une
discrimination de fait). La disparition des pratiques que nous denoncons
viendra du renouvellement des gens en postes, d'une meilleure
information pour les recruteurs et les candidats permettant une plus
grande transparence (voir l'operation Postes, en sections 25 et 26: http://postes.smai.emath.fr/), et peut-etre du CNU...
* le CNU: choque par votre description de ce conseil ("organe maffieux et stalinien"), je pense neanmoins que sa transformation est necessaire. Car soit on abandonne le principe du jugement par les pairs (et qui jugera alors, sinon l'administration et le politique, sans connaitre quoi que ce soit a la discipline et a la qualite des recherches menees?), soit on admet qu'un CNU est necessaire. S'il est necessaire, il faut a mon avis qu'il soit le plus vaste possible. Pourquoi? parce qu'actuellement, son effectif ne permet pas de couvrir la totalite des domaines de la recherche actuelle, ou bien le nombre des representants de ces domaines est insuffisant (souvent une seule personne), et alors LA personne au courant detient trop de pouvoir. Le CNU doit etre REPRESENTATIF de toute la recherche, discipline par discipline.
Plus de membres, c'est aussi moins de dossiers par membres: il faut voir le peu de temps laisse a ces membres pour lire tous ces dossiers (publications comprises... idealement), et le comparer au temps que vous mettez d'ordinaire a lire un papier de recherche. Multipliez par 3 ou 4, puis par 4 dossiers (par membre). Vous comprendrez. Les membres de CNU, avec toute leur bonne volonte (et il y en a plus que vous ne pensez) ne sont pas des surhommes. Ou bien vous leur otez, pendant ce temps, quelques dizaines d'heures d'enseignement, et vous leur demandez gentiment de laisser tomber leur recherche personnelle pour quelques semaines.
Plus de membres, y compris d'autres sections, c'est une occasion de faire se propager la "bonne citoyennete" necessaire ainsi que la fameuse interdisciplinarite qui, mine de rien, est un filon encore sous-exploite.
Plus de membres, c'est enfin une tentative pour briser l'"omerta" dont vous parlez. Un CNU elargi et transparent aura moins de liberte pour pratiquer les jeux de cour que vous denoncez.
Desole d'etre un "reveur" a vos yeux, mais je pense tres serieusement qu'un CNU elargi pourrait alors discerner les recrutement locaux abusifs, donner des consignes concernant les profils (dont les intitules alambiques limitent parfois le nombre de candidats a moins de 2...) et definir une vraie politique de recherche.
Merci d'avoir lu.
Message de : internaute anonyme Date d'envoi : 13 Jui 2001 09:25:29
Sujet : Situation atterante
Monsieur le Senateur,
La lecture, par un non universitaire, des contributions faites sur ce forum est d'un effet desastreux. Visiblement, la situation, au regard des budgets injectes, est catastrophique, et ce ne sont pas les messages envoyes sur ce forum qui donneront des pistes pour arranger cela.
Le recrutement des personnels est si je comprends bien purement local : bien sur, ca n'est pas general. J'ai vu quelques messages provenant de mathematiciens disant que chez eux ca n'est pas aussi grave qu'ailleurs (a ce sujet, on ne peut qu'applaudir a une initiative prise par des jeunes recrutes faisant un suivi de la procedure de recrutement. Ne faudrait il pas que ce soit generalise? Ca permettrait justement de voir de pres les universites ne faisant que du recrutement local. Ou alors, les autres disciplines ne veulent pas de cela, afin de cacher leurs pratiques?). De toutes facons, ca n'est pas en mathematique que l'universite se doit d'etre la plus competitive, mais surtout en physique, medecine, biologie et informatique.
Mais la encore, n'etant pas specialiste, je me demande si on fait les bons choix. Apparemment, la situation en physique est catastrophique partout. Mais, plus precisement en France, n'a t on pas tout fait pour arriver a cela? Il y a quelques annees (je suppose pour faire des economies ou pour eviter de recruter), on a supprime la physique en 6e et 5e : ca me parait quand meme etre un manque de vision a long terme par les politiques concernes. Puis, on a fait une reforme des terminales (passage de C et D a S avec options), qui s'est faite au detriment de la physique. Et puis, en 1er cycle universitaire, il semble que les meilleurs vont en mathematique-informatique, et les filieres physiques accueillent les moins bons etudiants (sans doute plus interesses par la suite par des filieres courtes). Ne faudrait il pas plutot rendre plus attractives des filieres deficitaires en proposant aux (bons) etudiants des bourses plus importantes dans les dites filieres (par exemple la physique)?
Il y a autre chose que je ne comprends pas non plus. N'est il pas possible que le concours de recrutement soit national, avec un classement des candidats (dans chaque discipline) au merite. Ainsi, le premier choisirait son affectation et ainsi de suite. De cette facon, on ne pourra plus dire que les gens qui sont recrutes ne sont pas les meilleurs et d'autres part, ceux qui semblent dire qu'ils ont ete ecartes en etant meilleurs pourront effectivement le prouver (je comprends que l'on soit aigri lorsque le systeme de recrutement n'est pas bon, mais il ne suffit pas de dire etre le meilleur pour l'etre vraiment). Ca serait vraiment si complique que ca de mettre en place un tel systeme?
Enfin, concernant les laboratoires de recherche, ca me parait bizarre, avec l'Europe, que l'on ait 20 universites en France travaillant sur la meme chose, et 20 en Allemagne....Ca ne serait pas mieux, comme l'avait propose M. Allegre, d'avoir quelques centres tres forts, et donc competitifs, auxquels pourraient se rattacher les chercheurs des autres universites? De toute facon, il me semble normal que cela soit gere par l'Europe a court terme.
Bien cordialement,
Message de : Torossian - Mél : torossia@ens.fr Date d'envoi : 13 Jui 2001 19:40:42
Sujet : Operation Postes en Mathematiques
Effectivment l' opération poste en Mathématiques
(http://postes.smai.emath.fr/) est un succès incontestable. J'ai
utilisé moi-meme ce serveur et je crois que tous les gens autour de moi l' utilisent. Une chose est sur: une telle initiative ne peut venir d' une structure comme un ministere. En effet il faut etre terriblement motive pour se lancer dans la gestion d' un tel serveur et il faut etre personnellement interesse pour veiller a sa bonne evolution. Ce que j' ai constate, c' est que d' années en années le site s'améliore...C' est tres vivant. Bref, je conseillerai la chose suivante: soit payer des gens pour faire ce travail (disons sur les deux mois que durent l' opération), soit compenser ce travail par une décharge d' enseignement par exemple..., mais de grace pas de systeme centralise....qui ont l' habitude de mourir tres rapidement!
Bravo a la GDD pour l' operation Poste MdC PR
Sujet : vu du cote des directeurs de labo
Les directeurs de laboratoire ont - en principe - la responsabilite de la qualite des recrutements; plus precisement, les institutions chargees de leur evaluation considereront qu'ils ont mal fait leur boulot si la qualite des recrutements n'est pas au rendez-vous.
Tres bien: il faut bien qu'il y ait des gens qui portent le chapeau! Seulement, les directeurs de labo n'ont pas vraiment les moyens juridiques et reglementaires de faire prevaloir toujours leur opinion devant la commission de specialistes et pas non plus toujours l'energie et la determination de faire annuler par le conseil d'administration de l'etablissement un recrutement qui leur parait mauvais; une annulation laisse beaucoup de traces:
1. risque fort de perte du poste
2. conflits durables au sein du laboratoire
3. c'est une arme qui ne peut pas s'utiliser trop souvent, parce qu'elle est tres violente.
En principe, ce devraient etre les etablissements qui, faisant les recrutements d'enseignants-chercheurs, devraient porter la responsabilite des recrutements rates;
le font-ils? je ne le crois pas.
On m'argumente souvent qu'en principe, un directeur de laboratoire a tout pouvoir de sanctionner et menacer ses aimables collegues qui ne marcheraient pas droit; il se peut que certains de mes collegues le fassent, mais je ne pense pas qu'ils soient nombreux, et ce type de comportement me parait difficile a assumer; il y faudrait un temperament de dictateur, alors qu'on nous demande plutot d'etre des manageurs et des animateurs.
Au lieu de faire des directeurs de possibles dictateurs, il serait nettement plus interessant de structurer les systemes internes de decision, de facon a ce que les responsabilites des uns et des autres soient engagees de facon nette; il est, a mon sens, parfaitement inadmissible que les recrutements soient faits par des gens qui n'auront pour la plupart jamais a rendre compte de leurs decisions.
Pourquoi n'y a-t-il pas dans les processus de decision une etape qui permette a un directeur de laboratoire de donner son avis sur les candidats retenus? Tant qu'a faire de payer l'addition, autant gouter le repas, pas vrai?
Par ailleurs, il y a un certain nombre de directeurs de laboratoire qui se debrouillent tres bien pour gouverner par influence: c'est un systeme bien faible et miserable; il est mieux d'encadrer proprement les pouvoirs des uns et des autres que de laisser se creer des pouvoirs sans limites; ce serait aussi beaucoup plus sain: decrire clairement les situations de pouvoir et les responsabilites des uns et des autres clarifie enormement les relations entre les personnes.
En democratie, la prise de decision devrait etre toujours liee a l'obligation de repondre de ses actes: il n'en est rien dans l'enseignement superieur, et c'est pour cela que le systeme universitaire va mal.
On me dira qu'il faut respecter le principe des concours de la fonction publique, mais etant donnee la maniere dont cela se passe pour les recrutements dans le superieur, je pense que le systeme des concours est vraiment en defaut. Je peux comprendre qu'il soit possible de faire un recrutement d'inspecteurs des impots ou de controleur des postes sur un concours avec des epreuves imposees; mais, de fait, le concours dans le superieur est de nature entierement differente, et la facon dont il fonctionne est plutot farcesque...
Je ne suis pas une grande amatrice d'amenagement juridiques: en France, on fait trop de lois et de reglements qu'on n'applique pas; pour qu'une loi soit respectee, il faut qu'elle soit respectable, et pour qu'elle soit respectable, il faut qu'elle n'evolue que tres doucement, et qu'elle soit comprise et connue de tous.
Nous avons une monstrueuse reactivite juridique, parce que nous changeons les lois et reglements plus vite que notre ombre; par contre, notre reactivite strategique est faible. C'est le contraire qu'il faudrait faire: changer les regles du jeu rarement, mais faire des regles du jeu qui le rendent interessant et de bonne qualite!
Notre systeme de changement juridique permanent favorise les magouilleurs et les
tricheurs; serions-nous devenus une nation de magouilleurs? Ce serait fort triste.
J'aimerais que nous ayons des regles dont nous soyons fiers et auxquelles nous serions attaches, et je pense qu'alors beaucoup de choses iraient mieux.
Pour qu'une loi soit une bonne loi, il faut prevoir des recours, des moyens de gerer les rates, des moyens de controler son application, et qu'on responsabilise effectivement ceux qui ont a appliquer la loi.
Monsieur le Senateur, vous qui etes un de nos legislateurs, je vous remercie d'avoir ouvert ce forum, et j'aimerais attirer votre attention sur les aspects desastreux de l'etat actuel de la loi relativement au recrutement des enseignants-chercheurs:
- faible information des candidats: il serait essentiel de rendre disponible les profils de poste de maniere aussi publique et accessible que possible;
- temps trop court pour mener l'ensemble des operations; obligation du "tour de France" pour les candidats, avec le cout et la fatigue que cela represente;
- insuffisante transparence d'un point de vue purement administratif: le seul fait de connaitre systematiquement les resultats: liste d'auditions et de classements, au fur et a mesure, comme cela se fait en mathematiques, grace a l'operation "postes" est un facteur significatif de fiabilisation du systeme. Il faudrait rendre le procede obligatoire partout.
- lors de la procedure de recrutement, il faut prevoir une etape permettant systematiquement au directeur de laboratoire
de porter une appreciation sur le recrutement que propose la commission de specialistes: cette etape n'existe pas, et comme c'est le directeur de labo qui se fait taper dessus quand c'est rate, ca serait tout a fait naturel. Cette etape pourrait ne pas etre un veto et avoir un caractere contradictoire.
Mais elle aurait le merite de responsabiliser les uns et les autres.
- La composition des commissions de specialistes est plus qu'etrange: il est possible a un enseignant-chercheur qui ne fait plus de recherche d'etre membre elu d'une commission de specialistes, alors qu'un chercheur ne peut en etre membre elu que s'il enseigne. Si on veut des enseignant qui ne font pas de recherche, il n'y a qu'a les nommer, comme on peut nommer des chercheurs qui ne font pas d'enseignement.
- penser a la gestion des rates; il est faux qu'on ne peut pas licencier un enseignant-chercheur; mais c'est une procedure extraordinairement lourde, a caractere disciplinaire, et finalement tres peu utilisable. Alors que faire? De la meme facon qu'on peut pousser des chercheurs qui ne cherchent plus suffisamment a faire des echanges de service avec des enseignants-chercheurs qui ont besoin du temps necessaire pour chercher, il devrait etre possible de faire evoluer professionnelleement des enseignants-chercheurs dont le recrutement n'a pas ete reussi; mais cela devrait etre fait dans un cadre juridique raisonnable, et dans des conditions compatibles avec notre systeme legal. Je suis cependant sure que cela devrait etre possible, et qu'il ne devrait meme pas etre infiniment difficile de realiser cela. Encore une fois, cela sera possible si on responsabilise les differents acteurs du systeme: ce n'est pas partout au CNRS que se pratiquent les echanges de service, mais cela se pratique en mathematiques, peut-etre a cause d'une certaine sous-culture particuliere de la discipline. La raison en est peut-etre aussi que comme les matheux ont souvent le sentiment que leur discipline n'a pas la place qui lui revient, ils peuvent avoir tendance a montrer un plus grand civisme que la moyenne, de facon a ce que leurs bonnes pratiques leur rapporte de la reconnaissance. Donc une situation qui responsabilise pousse a des pratiques plus economes de l'argent du contribuable, dans le respect des droits individuels des fonctionnaires.
- gestion des ressources humaines: oui, il faut developper des services de ressources humaines dans les universites, mais il ne faut pas oublier les moyens de recours. le gouvernement des etablissements d'enseignement superieur n'est pas si bien fait que tout doive etre decide par des conseils qui ne sont pas toujours bien elus.
Si on rend le systeme responsabilisant, les solutions seront tres faciles a trouver; mais actuellement, il n'y a personne qui se sente responsable de ce qui ne va pas, et donc personne ou tres peu qui ait interet a le changer.
Monsieur le senateur, le principal enjeu est de changer un tout petit peu la loi, pour que le systeme de l'enseignement superieur francais cesse d'etre un systeme sans sanction et donc sans principes. J'explique assez frequemment que mon patron, c'est le contribuable, et en particulier tous mes concitoyens et tous les residents de ce pays, qui contribuent a mon salaire de fonctionnaire du jour ou ils achetent leur premier paquet de bonbons. Je dois donc rendre compte de ce que je fais a mon patron, que je respecte enormement et c'est a cela que sert la representation nationale.
Michelle Schatzman, directrice du laboratoire de mathematiques appliquees de Lyon
Sujet : et aussi..
Ah oui, j'ai oublie quelque choses sur les recrutements.Dans les sections et 26 une operation "postes" est organisee sur le serveur web de la societe de mathematiques appliques et industrielles (SMAI). C'est tres bien fait et important du point de vue de la diffusion des informations. A continuer et a etendre..
Sujet : le bonheur est dans le pré
Quand je suis née, il y avait des arbres, et c'est à mon tour d'en planter.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, juste quelques mots de plus sur la direction de laboratoire: il y a des tas d'espèces de directeurs de laboratoire: des secrétaires généraux, des consensuels qui ne veulent fâcher personne et rien ne bouge; des dictateurs géniaux qui ont une foule d'idées, qui font avancer leur entourage sans trop l'écraser, et des dictateurs médiocres qui détruisent leur labo. Il y a aussi un certain nombre de bons citoyens qui se disent qu'ils font du service public, et que c'est un honneur de faire monter un niveau scientifique et de pousser des collègues à faire de belles choses tout en prenant leur autonomie.
Quand un système est pervers, il est redoutablement difficile d'en changer, parce qu'il y a une énorme seuil à franchir: si la plupart des gens agissent de façon égoiste ou malhonnête, celui qui va vouloir agir de façon honnête est le dindon de la farce, et, sauf pour les saints, cela paraît très irrationnel de vouloir être honnête.
Posé ainsi, le problème paraît insoluble; mais si on se réfère à une vision plus large du monde, il devient traitable.
Du fait de la libre concurrence, il y aura effectivement des universités qui perdront leur personnel de qualité et d'autres qui en gagneront; au bout d'un certain temps, il sera assez facile de tirer le bilan, et de déduire que quand on traite mal son personnel, eh bien il s'en va, et c'est tout à fait naturel. De la même façon, si on offre un enseignement médiocre, il est difficile d'attirer des étudiants motivés; si on n'est pas exigeant sur l'acquisition des connaissances, on ne peut guère espérer que les étudiants trouveront des emplois intéressants.
Il vaut mieux donc ne pas forcer une rigidité nationale: je crois que la situation évoluera plus vite si on permet une bonne autonomie locale: il n'y a pas que la malhonnêteté et l'étroitesse d'esprit qui sont contagieuses; l'honnêteté, la générosité et le dynamisme peuvent l'être aussi; il faut une masse critique, et c'est nettement plus facile de changer si on travaille sur des unités assez petites. Par contre, l'Etat peut et doit fournir des outils de changement, et pour cela fixer des règles visant à moraliser le jeu.
Je ne crois guère au contrôle du recrutement au niveau national; je fais partie de ces gens qui ont failli, il y a bien longtemps, avoir un poste de professeur à Z. par renversement du classement au CNU; mais le CNU a finalement renoncé au coup de force, et le poste que j'ai eu l'année d'après était plus intéressant.
Il y a des lobbies au niveau national; il y en a même au niveau international.
Ce qui compte, c'est qu'il puisse y avoir des décisions de nature diverse, et des décideurs variés; par ailleurs, il est incontestable qu'il y a des erreurs: comment ne pourrait-il pas y en avoir? Nous sommes humains, et nous nous trompons; mais un des défauts de notre pays est qu'il veut déterminer tout à vingt ans ou à vingt-cinq ans.
Il me semble nettement plus intéressant de développer la phase de recrutement, non seulement pour avoir plus de temps devant soi, mais aussi pour disposer d'un moment de dialogue et de négociation; actuellement les opérations de cascade de postes peuvent conduire à bien des difficultés, puisque les commissions auditionnent à peu près les mêmes candidats, et à la fin, il y a toujours un certain nombre de postes non pourvus.
Par ailleurs, il est bien évident que le tour de France des candidats en quinze jours est une monstruosité.
Je ne pense pas qu'il faille croire toutes les bêtises que disent les membres des commissions Théodule pour consoler les candidats malheureux; l'année où le CNU a failli etc..., j'avais fait acte de candidature comme maître de recherche (les actuels directeurs de recherche de deuxième classe), et j'avais été considérée comme trop jeune; par contre, sur le poste de Z., j'étais trop vieille. Qui veut noyer son chien...
Quand on parle à un candidat qui a échoué, on peut être très embarrassé, et on peut dire des choses bien bêtes: on se dit toujours qu'on commet des injustices - l'ayant vécu des deux côtés, je peux en témoigner. Mon expérience personnelle est qu'on se porte toujours mieux en ne donnant pas les contenus des débats des commissions de spécialistes, qui, soit dit en passant, sont couverts par le secret des délibérations.
L'erreur, en cas d'échec, serait alors de se considérer soi-même comme un chien; en vérité, s'inscrire soi-même dans une situation de victime, c'est rendre bien plus difficile encore les étapes ultérieures. Il faut croire en soi: les autres ne vous recrutent pas? Eh bien ils ont tort; mais quant à soi, on peut sûrement encore s'améliorer pour être encore plus convaincat à la prochaine occasion.
Travailler, encore travailler, et ne jamais oublier la stratégie: savoir orienter son travail dans une direction où on pourra lancer la mode plutôt que la suivre est un des grands principes de la réussite scientifique.
Il va de soi que quand on fait le choix de l'autonomie et qu'on tombe sur un milieu conformiste et frileux, on a des difficultés; ceci étant, sur le long terme, il finit par y avoir de la reconnaissance internationale, et la reconnaissance nationale suit.
Ma conviction est qu'un milieu scientifique trop conformiste et consensuel finit par dépérir, faute de diversité: c'est comme une population vivante: ses chances de survivre à un changement dans l'environnement dépendent très fortement de sa diversité génétique; et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nos fragiles démocraties finissent par survivre aux fortes dictatures: la démocratie et la liberté sont les clés des adaptations réussies; mais elles ne sont possibles que s'il y a des lois, respectables et respectées.
Je voudrais appeler tous les nombreux internautes qui critiquent, souvent de manière tout à fait justifiée, les pratiques du milieu de la recherche et de l'enseignement supérieur, à voir que ce milieu, ce n'est pas un "ils", c'est un "nous". Alors que ses amis avaient organisé son évasion, Socrate n'a pas fui la cigüe, parce qu'il pensait que si les lois de la cité permettaient de le condamner à mort, il en portait une part de responsabilité, puisqu'il était citoyen.
Je ne suis pas entièrement sûre que ceux qui se plaignent d'avoir été abominablement exploités peudant leur thèse n'aient pas quelque pouvoir sur leur situation; mais ce pouvoir doit être développé collectivement; si aucun doctorant ne se laisse faire quand on se paie sa tête, on ne se paiera plus la tête des doctorants. Ca s'appelle le syndicalisme; la plupart des organisations syndicales actuelles se préoccupent plus de gestion ou de revendications purement corporatistes que de développer des actions à longe portée. Mais cela aussi peut changer: il suffit de le vouloir.
Alors que peut faire l'Etat? Il peut mettre ce qui manque dans le système, et dans son mode de gouvernement, à savoir des rétroactions qui permettent de responsabiliser les acteurs du système.
Mon patron, c'est le contribuable, et j'ai un grand respect pour lui; je lui dois des comptes, et j'ose espérer que comme j'ai quand même quelques connaissances sur mon domaine d'action, il voudra bien accepter
que j'aie une opinion sur le devenir de mon activité; cependant, je pense que la fameuse indépendance des professeurs d'université ne me donne pas le droit d'agir sans contrôle, mais le droit de penser, de chercher et d'enseigner suivant un critère de vérité et d'honnêteté qui ne peut m'être imposé par une autorité idéologique quelle qu'elle soit; mais si je m'écarte de ces critères de vérité et d'honnêteté, la garantie ne peut s'appliquer.
La déclaration de 1789 affirmait qu'il n'y a pas de liberté illimitée, et que ses bornes doivent être posées par la loi.
En pratique, voici les changements qui me paraîtraient efficaces:
1. évaluer effectivement l'ensemble des tâches accomplies par les chercheurs et les enseignants-chercheurs;
2. supprimer les situations de cumul des mandats, ce qui exigera des définitions propres et claires
3. forcer les établissements à gérer les ressources humaines: si on leur demande d'établir un tableau de bord qui affiche exactement ce que font tous leurs fonctionnaires, on arrivera sûrement à mettre en évidence les dérives: qu'on n'attribue les postes qu'en fonction de la qualité de la gestion des ressources humaines et les choses changeront très vite.
Si on croit à la valeur du travail, il faut sortir du déterminisme qui gouverne la pensée politique française; peut-on penser raisonnablement qu'un concours passé à vingt ou trente ans décide de toute une vie? Y a-t-il une différence tellement considérable entre un maître de conférences et un chargé de recherches? N'y a-til pas une porosité à envisager entre les deux situations?
Et quelle est notre pensée de l'égalité? Autant l'égalité en droit sans distinctions de etc... est le fondement de tous les états démocratiques, autant l'égalité des talents et des capacités est un mensonge; mais les capacités et les talents eux-mêmes varient dans le temps, à proportion du travail et de l'investissement personnel.
Nous serions en bien meilleure situation si nous créions un peu moins de situations acquises, et un peu plus de zones grises,
quelque chose qui ne serait ni l'affreuse expoitation des sans-papiers de la science, ni la paresseuse arrogance des prébendiers qui croient qu'on leur doit tout.
Sachons penser que même avec la meilleure procédure du monde, nous ferons des erreurs de recrutement, et qu'il est de notre responsabilité de les traiter, dans un cadre légal.
Il suffit de faire quelques effrots d'imagination pour traiter les erreurs; on peut suivre l'exemple des mathématiciens qui organisent des échanges de service entre chercheurs sans production scientifique et enseignants-chercheurs ayant besoin de temps pour produire.
4. Expliciter les pouvoirs de tous les acteurs du système: assez de boucs émissaires, assez de mandarins, assez de conseils où on ne décide rien, et où on se fait rouler dans la farine: le pouvoir de diriger n'est supportable que si les attributions des uns et des autres sont claires, si les politiques sont énoncées et suivies, et si ceux qui sont chargés de mettre en oeuvre des décisions politiques ne sont pas envoyés au casse-pipe par leur hiérarchie; et enfin, s'il existe des voies de recours légales, acceptées et utilisées.
5. Gérer le personnel de niveau supérieur par des techniques de détachement, et éviter ainsi les choix irréversibles.
M. Schatzman, directrice de MAPLY (Laboratoire de mathématiques appliquées de Lyon)