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Chapitre 15  Les sociétés savantes

Les textes de présentation des sociétés savantes que vous trouverez ci-après nous ont été fournis par leurs présidents respectifs, que nous remercions.

Profitons de leur présence pour vous rappeler, si besoin était, que les métiers de chercheur ou d'enseignant-chercheur ne sont bien sûr pas les seuls débouchés d'études en mathématiques : merveilleux prétexte pour vous signaler la très intéressante brochure Zoom sur les métiers des mathématiques, réalisée par la SMAI, la SMF, la SFdS et l'association Femmes et mathématiques.
http://smai.emath.fr/article.php3?id_article=95

15.1  La SMF

Fondée en 1872, la société mathématique de France (SMF) est l'une des plus anciennes sociétés savantes de mathématiques dans le monde. Elle a pour but l'avancement et la propagation des études de mathématiques pures et appliquées et compte 2000 adhérents.

Sans que nous nous en rendions toujours compte, la SMF joue un rôle important dans notre vie quotidienne :

En ce qui concerne les jeunes, la SMF offre aux nouveaux docteurs une année de cotisation. Elle prévoit d'encourager l'organisation des écoles thématiques pour doctorants et post-doctorants et elle parraine la journée d'accueil des nouveaux maîtres de conférences et chargés de recherche.

Enfin, la SMF a pris position avec les autres sociétés savantes en faveur du mouvement Sauvons la Recherche
http://smf.emath.fr/VieSociete/JourneeAnnuelle/2004/SauvonslaRecherche.html,

et elle reste vigilante sur les réformes en cours.
Toutes les informations concernant la SMF, et d'autres informations utiles pour la communauté mathématique, sont présentes sur le site http://smf.emath.fr/.
Présidente actuelle : Marie-Françoise Coste-Roy

15.2  La SMAI

La SMAI (Société de mathématiques appliquées et industrielles), une société savante en mathématiques appliquées… pour quoi faire ?
Quand on parle de société savante, en particulier chez les jeunes scientifiques, il y a souvent deux types de réactions…
Ouh là, c'est du sérieux… et comme pourrait dire le Petit Nicolas : pour en faire partie il doit falloir être quelqu'un de très très fort et ça doit parler de choses drôlement compliquées…
Ou alors c'est un peu vieillot et rempli de personnes qui n'ont que ça à faire…
sans d'ailleurs savoir ce que ça représente.
Heureusement, il y en a parmi vous qui savent que rien n'est plus faux et que les sociétés savantes, du moins en mathématiques — la grande dame qu'est la SMF, fondée il y a plus de cent ans, la SFdS plus récente, mais, par la SSP, issue d'une lignée encore plus ancienne, et la toute jeune SMAI (qui a fêté ses vingt ans en 2003) — s'attachent à être aux cotés des mathématiciens dans toutes leurs activités professionnelles, en particulier là où les structures font défaut. Vous avez en effet pu le découvrir, dans notre milieu, tout ne va pas de soi. Le mouvement des chercheurs d'il y a deux ans a fait passer ce message auprès du public : les moyens manquent, tant sur le plan humain que sur le plan des finances. Malgré toutes les actions que ces sociétés organisent directement, ou du moins soutiennent, il y a encore beaucoup à faire.
Et c'est justement des jeunes dont nos savantes sociétés ont besoin… Parce qu'il s'agit bien de votre vie scientifique et de votre avenir professionnel, maintenant que les chemins de la recherche vous sont glorieusement ouverts et que vous êtes l'honneur de vos parents et l'orgueil de votre pays, et tout le baratin1

Tout ce dont vous avez pu ou pourrez bénéficier dans les laboratoires, ne serait-ce que le poste que vous occupez2, a nécessité un travail et un investissement non négligeable, qui n'est pas seulement lié à la qualité de la science que vous pouvez produire et n'est pas non plus garanti à perpétuité.
Le domaine de la recherche est fragile parce que difficile à cerner et à expliquer et, en particulier en mathématiques, ce n'est pas gagné. La SMAI est née du constat fait par certains grands noms de la discipline que la spécificité des mathématiques appliquées sur la palette des sciences fondamentales ou exactes devait être identifiée et défendue si la discipline voulait prospérer. Les applications des mathématiques s'entendent au sens le plus large, avec les autres sciences, bien naturellement, et c'est un véritable métier que de savoir discuter avec des scientifiques spécialistes d'autres champs, en particulier si ces champs relèvent des sciences dites molles. Un autre moteur tout aussi important est celui fourni par le cadre des industries et des entreprises qui fourmillent de problèmes qu'il faut savoir saisir et appréhender et qui nécessitent, pour être résolus, des compétences de mathématiciens. En bref, les mathématiques appliquées s'enrichissent des contacts qu'elles ont avec toutes les applications scientifiques et industrielles. La SMAI peut aider à nouer ces contacts à travers les workshops, les relations déja établies, etc.
Il y a donc tout d'abord une action de promotion et d'explication au niveau du public (par exemple la brochure L'explosion des Mathématiques, en partenariat avec la SMF, ou encore la brochure Zoom sur les métiers des mathématiques, en partenariat avec les sociétés savantes et l'ONISEP), en particulier vers les jeunes (par exemple le partenariat sur l'exposition Pourquoi les mathématiques ?, sous le patronage de l'UNESCO), mais aussi au niveau des média (par exemple la réunion-débat à l'occasion des 20 ans de la SMAI sur les métiers des mathématiques et le rôle des mathématiques appliquées dans l'industrie et les services, qui a été relayée sur France Info). Enfin la SMAI, forte de ses 1300 adhérents, est un interlocuteur reconnu auprès des tutelles, des ministères, du CNRS, des conseils et des structures décisionnelles.
Vous savez tous l'importance des rencontres, colloques, écoles d'été et grands congrès pour la promotion de vos résultats et la naissance de nouvelles idées. La SMAI organise ou parraine un certain nombre de ces manifestations. Parmi celles-ci, citons des congrès disciplinaires annuels nationaux (en particulier avec les groupes disciplinaires de la SMAI : le GAMNI, les groupes AFA, MAS, MODE), le congrès de la SMAI, tous les 2 ans, le CEMRACS (structure de recherche qui a lieu chaque année au CIRM l'été sur 6 semaines, en liaison avec la recherche en industrie et en entreprise), mais aussi des rencontres plus thématiques comme celles sur les logiciels scientifiques, ou plus internationales, comme celle organisée récemment avec les Canadiens et les Italiens, ou même au niveau mondial avec l'ICIAM (International Congress on Industrial and Applied Mathematics), ECCOMAS, l'EMS (European Mathematical Society), etc. Elle donne enfin son parrainage à de nombreuses manifestations organisées par des collègues dans les universités.
La SMAI a aussi une action dans le domaine des publications par le pilotage de comités scientifiques d'ouvrages — Mathématiques et applications (Springer), Mathématiques appliquées pour le Master/SMAI (Dunod) — et de revues (EDP Sciences) de la collection ESAIM : M2AN, COCV, Proba & Stat, Proc, ainsi que RAIRO-RO (avec la ROADEF).
La SMAI favorise aussi la diffusion d'informations et d'idées, par l'intermédiaire de la revue Matapli, de la lettre SMAI-Info3, de la liste mail SMAI. Les idées aussi : au travers de la commission enseignement, la SMAI participe à la réflexion sur ce qui doit être enseigné à nos étudiants, et comment le faire (réunion organisée par la SMAI et la SMF à l'IHP: Le niveau L en mathématiques : organisations et contenus dans les différentes universités. Quelles perspectives ? le 13 janvier dernier). La SMAI participe au renforcement des liens avec les industriels et les entreprises dans le cadre du forum Les industriels et les mathématiciens se parlent4, etc.

Finalement, quand, un peu plus tard, vous aurez démontré des tas de théorèmes compliqués et tout, et tout, vous serez peut-être intéressé(e)s par les prix scientifiques auxquels la SMAI participe, dont deux sont décernés par l'Académie des Sciences, un est au niveau européen, et le 4e sous le patronage de la SMAI et de la SMF.
La SMAI est une société vivante, mais qui ne vit que par des membres actifs, qui adhèrent5 pour :
• assurer sa représentativité,
• être force de proposition,
• améliorer ses prises de décision,
• et soutenir ses actions.
Si vous voulez contribuer aux actions de la SMAI, mais que vous ne voyez pas par où commencer, il y a plusieurs façons de trouver sa place, par exemple en participant à une des rubriques des journaux d'information, en étant correspondant local de votre laboratoire pour faire passer les nouvelles, etc.

Si vous souhaitez avoir des informations plus précises sur nos activités, allez voir sur le site
http://smai.emath.fr/.

Si, par ailleurs, vous avez des propositions à formuler, n'hésitez pas à nous contacter.
Président actuel : Denis Talay

15.3  La SFdS

La SFdS (Société Française de Statistique) a été officiellement constituée le 6 août 1997, déclarée au Journal Officiel du 23 août 1997, et reconnue d'utilité publique par décret du 3 décembre 1998. Elle compte à l'heure actuelle environ 1100 membres et résulte essentiellement de la fusion, décidée en octobre 1996, de l'ASU (Association pour la Statistique et ses Utilisations), fondée en 1969, et de la SSP (Société de Statistique de Paris), qui date de 1860. Elle a vocation à rassembler tous les chercheurs, enseignants, ou utilisateurs de la Statistique, quels que soient la nature de leurs fonctions et l'endroit où ils les exercent : elle constitue ainsi un lieu privilégié de rencontres, d'échanges, et de réflexions. La SFdS est aussi l'interlocuteur naturel des pouvoirs publics pour les diverses questions touchant à la science statistique (enseignement, expertise, éthique, etc.). Elle vise à promouvoir l'utilisation de la statistique, à favoriser ses développements méthodologiques, et à développer les échanges entre statisticiens travaillant dans les administrations, les entreprises et les établissements d'enseignement ou de recherche.

Une grande partie des activités de la SFdS est développée au sein de groupes spécialisés créés autour d'un thème ou d'un domaine d'application de la Statistique. Chaque membre peut, en fonction de ses centres d'intérêt, suivre les travaux de l'un ou plusieurs de ces groupes. Les premiers d'entre eux ont été créés à l'ASU, bien avant la fusion de 1997, ainsi Biopharmacie et Santé, Enseignement de la statistique, Agro-Industrie, Enquêtes, modèles et applications, Qualité-fiabilité, complétés plus récemment par Environnement et Statistique, Finance-Assurance, InfoStat, logiciels et Data Mining, Statistiques économiques et sociales. Ces groupes spécialisés, doués d'une autonomie de fonctionnement, destinés à encourager certains aspects de la statistique dans le respect des objectifs de l'Association, ont acquis une vie propre. Ils sont gérés par un bureau composé de membres élus et organisent des séminaires, des cours, des colloques spécifiques d'importances variées. La plupart des groupes sont membres d'instances internationales centrées sur leurs thèmes d'intérêt (European Federation of Statisticians in the Pharmaceutical Industry, Association Internationale pour l'Enseignement de la Statistique, etc.).

Ses objectifs, son historique et son mode de fonctionnement en groupes donnent ainsi à la SFdS, dans le paysage des sociétés savantes françaises, une place qui peut parfois surprendre un jeune universitaire, de par la présence, parmi les adhérents de la société, de nombreux praticiens d'entreprises ou membres d'administrations, usuellement liés à des projets de recherche développement, soucieux d'une veille technologique qui leur permette de rester performants, mais sans contact direct avec l'université et ses préoccupations propres. Le brassage ainsi obtenu se produit d'ailleurs dans les sociétés étrangères du même type, souvent plus concernées encore par le métier de statisticien (label de formation, expertise près de tribunaux, déontologie, etc.). Il constitue une grande richesse pour les statisticiens universitaires de l'association qui peuvent, à travers les manifestations proposées par la SFdS, garder un contact privilégié avec les utilisateurs directs de leur enseignement, les recruteurs, les concepteurs de logiciels sans lesquels les progrès méthodologiques ne se divulgueraient pas, et les chercheurs de terrain ayant à résoudre des problèmes concrets pour lesquels les méthodes standard semblent défaillantes. Ce contact est indispensable si l'on se rappelle que la Statistique, en tant qu'objet d'enseignement, fait partie des mathématiques appliquées, en théorie directement utilisables en entreprise, utiles dans tous les secteurs d'activité, et ce à tous niveaux d'embauche, et que l'immense majorité des créations de postes en statistique, à l'université ou en écoles, concernant tous les cursus (licence, masters professionnels variés, I.U.P., mais aussi I.U.T. et licences professionnelles), et tous les types de formation (biologie, contrôle industriel, économie, management, marketing, psychologie, médecine, pharmacie, sociologie, etc.) résulte de ce fait. Le contact avec les utilisateurs s'avère donc indispensable pour tout enseignant soucieux de donner une formation adaptée à ses élèves.

Dès lors, la SFdS agit en fonction de deux axes complémentaires. Tout d'abord, héritière de l'antique Société Statistique de Paris, elle se doit de promouvoir la recherche dans tous les domaines de la Statistique, et organise ou parraine de nombreux colloques scientifiques. Outre les nombreuses journées thématiques ou mini colloques organisés par les différents groupes de l'Association, sur des thèmes pointus, elle réunit, tous les ans, quatre à cinq cents personnes lors des Journées de Statistique, qui sont usuellement un des premiers tremplins pour les doctorants qui commencent à se faire connaître. On y traite de tous les types de recherche en Statistique, de la plus pure statistique mathématique aux cas d'applications. La société publie de même deux revues scientifiques : la Revue de Statistique Appliquée et le journal de la SFdS. L'autre axe de son action est de favoriser la divulgation des techniques récentes issues de la recherche : organisme de formation, elle met en œuvre des cours pointus sur des sujets d'actualité (Journées d'étude en Statistique, cours SFdS, etc.), assurant l'interface entre les chercheurs et les utilisateurs.
La SFdS est membre de l'Institut International de Statistique (IIS) et entretient des relations suivies avec d'autres sociétés nationales de statistique, en particulier européennes. Elle a évidemment des liens privilégiés avec les autres associations françaises comme la SMF, le groupe Modélisation Aléatoire et Statistique (MAS) de la SMAI, la Société Francophone de Classification, et la Société Française de Biométrie.
Pour conclure ce bref survol, on peut enfin, en vrac, renvoyer le lecteur à l'article SFdS de lEncyclopedia of Statistical Sciences, lui conseiller de consulter le site de l'Association et lui rappeler, si nécessaire, qu'une première cotisation SFdS ne coûte que 10 €…
Président actuel : Christiane Guinot

Site web : http://www.sfds.asso.fr/

15.4  Société Mathématique Européenne

Mentionnons également la Société Mathématique Européenne (SME). Pour plus d'information, consultez son site web.

http://www.emis.de/


1
Voir le site du petit nicolas en thèse. http://home.scarlet.be/~tsh14380/nicolas.htm.
2
D'ailleurs, à ce propos, il peut être utile de rappeler que l'opération postes existe grâce aux sociétés savantes, et tout particulièrement la SMAI.
3
L'abonnement à la lettre SMAI-info n'est pas automatique, mais ouvert à tous par abonnement sur le site http://smai.emath.fr, rubrique SMAI-info.
4
À l'initiative de la SMAI et du CNRS, et avec le soutien de la SMF, un cycle de demi-journées est organisé pour mettre en évidence les liens étroits et réciproques entre industriels et mathématiciens (voir programme à l'adresse
http://smai.emath.fr/article.php3?id_article=90.)
5
Et en plus, cette année encore, la SMAI propose son opération Thèse-Math et offre une adhésion gratuite à la SMAI pour 2007 aux jeunes chercheurs en mathématiques appliquées qui inscrivent leur thèse dans MathDoc.

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